Ala.ni, voix de la caresse
Entretiens - par Thomas Perroteau - 27 mars 2017

© Margot Vonthron
Un an après son premier album, You&I, la vocaliste n’a déjà plus rien à prouver, mais encore à raconter. Obsédée par les boîtes à musiques, elle accepte toutes les cases. Entre vins blancs et rideaux pourpre, la chanteuse s'apprêtait à offrir au Tourcoing Jazz Club un croisement entre music-hall, folk et musique de chambre, accompagnée d’une harpe, d’un violoncelle et d’une guitare électro-acoustique. Pour l’heure, c’est à nous qu’elle a accordé sa voix.
Il y a un an, un dénommé Chassol se produisait ici, à Tourcoing: qui est-il à vos yeux ?
Un frère ! Je respecte son énergie et sa créativité. Chacun accepte les projets de l’autre. L’un d’entre eux devrait voir le jour cette année, mélangeant sons et vidéos. Lorsque je vais chez lui, il me dit “Monte sur le toit, et chante !”. Les cloches de l’église sonnent et je me mets à les imiter avec ma voix. Lui a déjà tout filmé. Puis il me demande de lire un script que je ne connais même pas, tirée de la série The Wire, et ça donne ça.
D’autres rencontres vous ont beaucoup appris, dont celle de Damon Albarn (NDLR: chanteur de Blur et Gorillaz). Qu’apprenez-vous en enseignant ?
Lorsque j’ai quitté la “Sylvia Young Theatre School (NDLR: basée à Londre, elle fut camarade d’Amy Winehouse), je suis revenue y donner des cours d’été. J’ai toujours adoré partager mes savoirs, aussi petits soient-ils. Ces techniques ne sont pas les miennes, comment pourrais-je les garder pour moi ?! Oh, et j’adore travailler avec les enfants. Eux seuls ont cette stupeur mêlée de fierté lorsqu’ils créent quelque chose. Cette façon de se récompenser soi-même qu’on perd parfois en tant qu’adultes.
Je m’entends dire “Vous chantez comme Jeff Buckley, Judy Garland…” : choisissez la référence qui vous convient !
Que vous reste-t-il à apprendre ?
Si seulement je pouvais monter dans les aigus comme Minnie Riperton. On appelle ça la technique du sifflement, à savoir monter très haut. Je l’aurais si je ne fumais pas (rires) ! ...
Fumer est donc un plaisir coupable pour vos cordes vocales ?
Non, c’est la vie ! (rires). Plus sérieusement, je ne le recommande pas. En tant que fumeuse, je fais de l’exercice, je nage, fais du cardio: je reste active ! Personne n’est parfait. Ceci-dit, je ne bois pas. Si le journée a été rude, j’aime tirer sur un joint, mais ça ne va plus loin.
Vous avez un pied à Londres et à Paris : que signifie le Brexit pour vous ?
C’est le bordel, clairement. Avant le référendum, je sentais déjà que quelque chose était en train de changer au Royaume-Uni. Quelque chose que même mon corps désapprouvait. C’est un problème bien plus profond que Brexit, qui n’en n’est que l’issue. Un esprit londonien s’est perdu, dépassé par celui du profit. La culture n’y est plus financée. À Paris, le soutien public à la création artistique est bien plus important.

© Margot Vonthron
Allez-vous étoffer vos productions ?
Oui ! J’ai quelques projets un peu plus lourds et percussifs, dont un avec l’américain Adrian Young (NDRL: batteur du groupe de rock No Doubt). Mes productions avec Chassol incluent aussi de l'électronique. J’en prépare un autre a cappella, ce qui est pour moi un vrai défi, au moins autant qu’avec les productions électroniques.
Vous ciblez vos collaborateurs ?
Non. Tiens, reprenons Chassol. On était pas une cible l’un pour l’autre. L’alchimie s’est faite naturellement. Avec Patrice, ça fait deux ans qu’on se donne rendez-vous en studio, mais on y parle plus qu’on ne compose. J’ai à coeur de connaître une personne avant de travailler avec elle. Même lorsque j’ai une liste en tête, c’est le produit d’affinités.
“J’ai passé trois heures à essayer des micros: c’était comme du porno !”
Comment en êtes-vous venue à dessiner des boîtes à musique ?
Elles jouent “Cherry Blossom”. Je suis obsédée par les boîtes et les paquets. L’album You&I est la réunion de quatre EP, sortis pour chacune des saisons. Cela me permettait de prolonger la musique. Cela s'inscrivait dans un processus plus large de réalisation de vidéo et de photographies pour chacun d’eux: un moyen supplémentaire de nourrir ma créativité.
Pourquoi utiliser un micro RCA de la fin des années 1930 ?
Par hasard. J’ai commencé avec un micro d’Ipad. Son grain était très particulier. À Grenade, j’ai rencontré un designer sonore allemand. Je me suis ensuite déplacé en Allemagne pour essayer ses micros, dont ce fameux RCA BX44 Ribbon Mic. Il fallait que je puisse capturer un son brut, sans traitements numériques. Récemment, j’ai pu en essayer d’autres au Studio Saint-Germain, à Paris. J’ai passé trois heures à essayer ces micros: c’était comme du porno ! (Elle se met à faire des vocalises).
Y a-t-il des étiquettes que vous ne supportez pas ?
Aucune, parce que je n’en cherche pas. Si on me demande “comment décririez-vous votre musique ?”, je répondrais que ce n’est pas à moi de le faire. Je la fais, aux autres de la décrire. Si je commence à labelliser ma musique, ma vision fera autorité, et celle des autres n’aura plus droit de cité. Je préfère rester ambigüe. Je m’entends dire “vous chantez comme Jeff Buckley, Judy Garland…” ou “Ça sonne comme de l’Opéra !” : choisissez la référence qui vous convient ! (Rires)
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