The Frighteners, Nothing more to say (Daptone Records)
La fin de l'été approche mais on a encore envie de flâner au soleil et de ressortir ses vieux CD's de reggae ou de soul... Pas de panique si vous n'avez pas le temps de les chercher, le groupe The Frightnrs arrive le 2 septembre avec un nouvel album qui revient aux origines du rocksteady jamaïcain, un dérivé du ska. Nothing more to say est le premier long play du groupe produit par Daptone Records – label indépendant de soul et funk connu pour produire la célèbre Sharon Jones & The Dapkings, musiciens permanents du label.
The Frightnrs se sont formés en 2010 dans le Queens et nous font vibrer sur des sons d'influence soul et dub. On a écouté en 2015 leur cover du titre « I'd rather go blind » d'Etta James produit par Daptone, puis le label a déclaré souhaiter depuis longtemps faire un album de rocksteady, en collaboration avec Victor Axelrod (alias Ticklah) pour revenir aux « classiques ». Ticklah, en producteur et musicien talentueux, y a vu une très bonne opportunité mais aussi l'enjeu crucial de s'adapter à l'esthétique musicale de Daptone, label particulier notamment pour l'utilisation de bandes analogiques et non numériques qui donnent un son totalement naturel, un son digne des morceaux soul ou reggae des années 70/80.
Le résultat de cette collaboration est pour les amateurs de reggae un véritable retour aux sources, à l'âge d'or du rocksteady. Les 11 titres sont exaltants, la ligne dynamique et les sons puissants de Preet à la basse se posent sur les performances rythmiques de Rich Terrana à la batterie et de Mike Torres aux percussions. La musique est très riche, le rocksteady est ré-exploré. On passe du morceau « Looking for my love » légèrement mélancolique au tempo plus rapide du morceau « Hey brother (Do unto others) », sur lequel les traits mélodiques des choeurs sont plus « punchy ». La sensualité de la voix de Dan Klein est enivrante mais se teinte de nostalgie, après l'annonce du décès du chanteur en juin dernier, emporté par la maladie de Charcot. Le groupe présente l'album comme un hommage, à Dan Klein bien sûr, et au rocksteady jamaïcain.
Dan Klein (chant) - Chuck Patel (synthé/ piano) - Norihiro Kikuta (guitare) - Preet (basse/chant) - Rich Terrana (batterie/chant) - Mike Torres (percussions)
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